La vidéo en tant que média est aujourd’hui un atout considérable pour les marques sur les réseaux sociaux. Non seulement elles captent plus l’attention, mais elles sont faciles à partager et génèrent des taux d’engagement bien plus importants auprès de la communauté visée…

Seulement, faire une vidéo réussie n’est pas donné à tout le monde et un simple détail comme l’orientation de celle-ci – en format paysage ou portrait – suscite actuellement un débat intense selon les usages de chacun. Pour en savoir plus, c’est l’occasion de décrypter les us et coutumes en vigueur.

 

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Cet article a été initialement publié sur le blog de Webmarketing & Com’ le 16 février 2016.

La vidéo horizontale : un standard à priori indétrônable

À la base, c’est le format natif standard. C’est le type de vidéo qui remplit complètement votre écran d’ordinateur, l’écran de votre télévision ou celui de votre cinéma préféré. C’est la manière dont nous regardons le monde qui nous entoure avec notre regard. Des premiers films des frères Lumière à aujourd’hui, c’est une norme de base qui semblait pourtant acquise et définitivement gravée dans le marbre…

… Du moins, jusqu’à l’émergence des smartphones.

L’ergonomie de nos téléphones a grandement facilité le développement des photos et vidéos en format vertical. En les utilisant d’une seule main, notre pouce est devenu rapidement le cœur de notre système de communication. Or, contrairement à la photo qui peut être prise à l’horizontale ou à la verticale pour des raisons créatives ou esthétiques, la vidéo n’offre pas autant de flexibilité. On peut facilement retourner et recadrer une photo, mais cette technique se révèle rapidement inappropriée pour la vidéo.

Pour lutter contre cette mode, YouTube avait d’ailleurs pris les devants dès 2012, en publiant cette hilarante vidéo pour expliquer en quoi les vidéos verticales étaient une très mauvaise habitude.

Hélas, il est difficile de lutter contre un mouvement de fond. Filmer correctement nécessite un effort supplémentaire pour faire pivoter son téléphone de 90 degrés et la vidéo horizontale perd du terrain.

 

Il faut alors s’y habituer et s’adapter. Les chaînes d’informations en continu, grandes consommatrices de vidéos faites par des témoins sur les lieux d’une actualité chaude, habillent d’ailleurs les bandes noires par un flou, transformant ainsi notre manière de voir les choses. C’est devenu une sorte de mode, et des dizaines de tutoriels sur YouTube expliquent ainsi comment réaliser cet effet dans un logiciel de montage.

Selon les puristes, les vidéos verticales restent un outrage à une certaine logique. Et pourtant, les choses changent puisque même YouTube s’y met.

Changement d’habitudes

La vidéo verticale peut compter sur bon nombre d’applications qui lui ont grandement facilité le travail et son adoption par les utilisateurs. Citons par exemple Snapchat, Instagram ou encore Periscope. En adoptant d’emblée dans leurs applications le choix de filmer dans le sens naturel du téléphone – donc à la verticale -, ces géants des réseaux sociaux ont démocratisé une manière de filmer et de retranscrire les images.

On ne cherche plus la perfection dans la création vidéo, mais le sens pratique. Détracteur assumé de ces vidéos verticales, YouTube a donc lui aussi pris le train en marche puisque depuis l’été 2015, le géant du Net a retourné sa veste et permet à présent d’uploader et de visionner des vidéos verticales, bien sûr agrémentées de ces fameuses bandes noires.

Les puristes crient au scandale, les internautes devront plisser des yeux, mais les mobinautes trouveront une vidéo adaptée à leur téléphone.

bildLe journal allemand Bild surfe sur cette vague de la verticalité. En créant un nouveau journal télévisé vertical spécifiquement créé pour le mobile, il bouscule les habitudes existantes. On applique alors les codes des réseaux sociaux pour du contenu rapide à consommer et à partager, et surtout à lire sur son mobile. Une nouvelle pratique qui a fait parler d’elle à l’été dernier.

Autre initiative, cette fois dans le milieu du cinéma : un festival de la vidéo verticale pour célébrer ce nouveau format. Autant dire que les initiatives se multiplient et bousculent nos habitudes de consommation.

La vidéo verticale est-elle donc en train de s’imposer partout ? Là aussi, la réponse n’est pas si simple.

Une coexistence des deux formats

Alors que Periscope et Instagram ne juraient que par la vidéo verticale, les deux applications ont récemment fait marche arrière et introduit de nouvelles options, permettant de faire et de diffuser des vidéos à l’horizontale.

En bref, les formats se multiplient et s’adaptent à tous les usages. Le temps où l’on développait du contenu sur ordinateur et l’on s’assurait qu’il soit accessible sur mobile est désormais révolu. On ne doit plus penser “mobile ready” ou “mobile first”, mais “mobile only”. Le téléphone est le canal de communication le plus utilisé, devant la télévision ou l’ordinateur, et les marques doivent s’adapter à cette évolution.

La vidéo verticale ne va pas devenir la norme de référence dès demain, mais elle doit être prise en compte dans la création de contenus liés à la stratégie de webmarketing des marques. Puisque le temps passé sur nos téléphones s’allonge de plus en plus, il faut créer du contenu dédié à ce support qui en facilite l’usage.

Difficile de dire sur quoi va aboutir cette bataille. Un format va-t-il enterrer l’autre ? Va-t-on se diriger vers un statu quo en gardant un équilibre entre les deux formats ?

En tout état de cause et à moins de développer un contenu spécifique pour mobile, volontairement disruptif et dédié à la verticalité, le simple fait de faire pivoter votre téléphone de 90 degrés pendant vos tournages vidéos contribuera grandement à garder une cohérence et une esthétique parfaites à vos vidéos sur Internet.

Non, c’est vrai, la vidéo horizontale n’est pas encore tout à fait morte.

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